''Le jardin est le prolongement du donjon''

17 février 2022
Par : Sophie KOMAROFF

La cuisine et la maison en général ne sont pas les seules catégories auxquelles la crise sanitaire bénéficie. Celle-ci a transformé le jardin ou le balcon en véritable extension de l’habitat. A l’instar de son intérieur, le consommateur cherche à lui donner une âme. Décryptage avec Vincent Grégoire, directeur consumer trends & insights chez NellyRodi.

Quel rapport les consommateurs entretiennent-ils aujourd’hui avec leur espace extérieur (jardin, terrasse, balcon, etc.) ?

En préambule, il convient de rappeler que deux tiers des Français vivent en maison individuelle. Avec la crise, le domicile s’est mué en château fort, en bunker, tandis que le monde extérieur est perçu comme pollué, insecure, un peu anxiogène (violences, dérèglement climatique, etc.). Le client ressent donc aujourd’hui l’envie de vivre l’extérieur de façon un peu idéalisée, fantasmée, avec un rapport à l’environnement apaisé et adouci. Il aspire à jouir d’un espace extérieur intégré à son cadre de vie à condition que celui-ci soit sécurisé et domestiqué, avec des barrières et des limites pour s’y sentir bien et protégé. 

Parallèlement, les activités qui s’opèrent à domicile se multiplient : travail, sport, loisirs, culture, divertissements, repas, etc. Le jardin, la véranda ou le balcon affirme sa position de “5e pièce”, devenant un prolongement de la maison à part entière. La crise sanitaire a fait office d’accélérateur de particules : ajouter des éléments de bien-être à son jardin ou son balcon, et y convier ceux que l’on aime et qui appartiennent au cercle rassurant ne sont pas des phénomènes nouveaux, mais la tendance s’est significativement accentuée.

Celle-ci va de pair avec une réflexion sur les nouvelles frontières d’une Terre abîmée, et le besoin de définir de nouvelles limites et de savoir d’où l’on vient. Il existe actuellement un sentiment général que tout est en train de devenir infini, notamment en raison de l’exploration spatiale. L’Homme ressent le besoin d’une maîtrise de son territoire et d’une extension de son “terrier”. Mais s’il s’aventure hors de son périmètre vital, il ne s’en éloigne pas et a besoin de concrétiser son espace extérieur.


Comment cela se traduit-il en termes d’équipement ? 

Le jardin est le prolongement du donjon, le pont-levis vers l’extérieur où les intrus sont indésirables. La progression des services de type télésurveillance, alarme, en atteste. L’épidémie de covid-19 a de plus suscité l’envie de s’éloigner des grands centres urbains pour la campagne, d’habiter une maison avec jardin pour survivre. Une fois son espace extérieur sécurisé, le client s’y éclate ! Le boom des équipements outdoor (mobilier, piscine, trampoline, etc.) le met en évidence. Le jardin est aussi plus que jamais un lieu de célébration : il s’y déroule désormais énormément de réceptions, de goûters, de fiançailles, de moments de partage type barbecue party, fêtes d’Halloween, de Noël, etc.

 Dans un contexte où bon nombre de personnes sont en mode survie (affective, mentale, professionnelle, financière, physique, etc.), l’outdoor devient un remède extraordinaire, le fameux “marcher pieds nus dans l’herbe”. Il est théâtralisé, adouci, poétisé, les repas à l’extérieur y sont favorisés. Il y persiste néanmoins des éléments ressentis comme des dangers : la pluie, le vent, les voisins, etc. 

La clé d’entrée de l’aménagement de l’espace outdoor est donc la sécurité logistique : les équipements et les objets maniables, faciles à entretenir et à ranger sont privilégiés : ils sont choisis d’un poids suffisant pour ne pas s’envoler mais assez légers pour être mis à l’abri et se replier en cas d’urgence. Le jardin est aussi un lieu de mise en scène de prédilection pour les réseaux sociaux, avec l’importance du regard via les écrans et le marqueur social que sont une belle terrasse, une piscine. Le carré de verdure est un graal qui ne doit pas être trop bohème. Il est donc agrémenté avec quelques “bijoux” de jardin.

La tendance qui s’est opérée il y a quelques années dans la salle à manger, avec des tables moins formelles, se poursuit cependant à l’extérieur : l’heure est à davantage de décontraction, avec des éléments désassortis : l’art de la table (assiettes, verres, couverts, sets, etc.) est mix and match.

Les réseaux CtoC, Le Bon Coin, Vinted, les recycleries, sont ceux à qui la tendance bénéficie le plus depuis la survenue de l’épidémie de covid-19. La deuxième main n’est plus un second choix, en raison des problèmes d’approvisionnement, de l’éventuelle perception d’une baisse du pouvoir d’achat, ou d’une nouvelle proximité entre voisins… Certes, ces réseaux ne génèrent pas de volume. En matière d’équipement, la tendance outdoor profite aux enseignes telles que Gifi, Action, La Foir’fouille... de nouvelles pratiques des clients qui évitent ou court-circuitent les circuits traditionnels de type jardinerie ou magasins spécialisés


Quelles sont les tendances fortes en termes de style ?

En matière de motifs, deux tendances dominent. La première, celle du “feel good”, n’est pas fondamentalement nouvelle mais monte en puissance : porte-bonheur, grigri, dream catcher, messages attirant l’amour ou la chance, l’ésotérique, etc. En résumé, tout ce qui conjure le mauvais sort. Le côté sorcellerie ou astrologie fonctionne particulièrement bien chez les jeunes.

 Deuxième axe, le local, avec par exemple des motifs bretons en Bretagne, des cigales en Provence… Le made in région occupe le devant de la scène, comme un hommage à une nouvelle proximité qui rassure face à la peur de la mondialisation.

Grande tendance déco également, le thème “Voyage Voyage”, l’exotisme, le “tropicool”… Autrement dit, toute idée d’ailleurs mettant en scène une nature que l’on sait en danger, un monde qu’on craint de ne plus voir. Le client amène ces destinations exotiques chez lui, choisies avec des couleurs et une préciosité qui accrochent la lumière. A noter également que le jardin est aussi investi en hiver, dans une inspiration canadienne ou nordique. Il y a par exemple une tendance croissante autour des nichoirs, mangeoires, abris, pour faire vivre son extérieur quand la période est à la grisaille


VILLEROY & BOCH

Avarua, capitale des îles Cook, a inspiré cette collection dépaysante en premium bone porcelaine où se mêlent des fleurs de Malabar, des feuilles d’oiseaux de paradis et de palétuviers, et des colibris. Le décor est rehaussé de lignes d’or véritable. Prix publics : 44,90 € l’assiette plate ø 27 cm, 69,90 € la boite 800 ml, 29,90 € la tasse à thé 230 ml.



  LE CREUSET

Le fabricant a dévoilé Bamboo le 1er février dernier, un nouveau coloris verdoyant et zen inspiré de la plante du même nom. Une teinte organique qui confère un esprit zen aux tablées indoor comme outdoor, déclinée sur les gammes en fonte émaillée et en céramique et les services de table de la marque




LEGNOVINI

Le porte-bouteille en bois Oneo, conçu pour le transport et la présentation du vin, est doté d’une collerette permettant de fixer la bouteille dans l’orifice. Fabrication artisanale. Prix public : 19,90 €





BLOMUS

La marque allemande propose de nouveaux accessoires barware. Prix publics : 54,95 € le set shaker Lounge, 46,95 € le tire-bouchon Leverman Pro, 44,95 € le rafraîchisseur Easy, 24,95 € le plateau ø 38 cm.




CFOC

Jarres et tabouret cubique en céramique à la glaçure aléatoire, collection Yixing. Prix publics : 210 € le tabouret, à partir de 450 € la jarre ø 50 x H 64 cm.






ALEXANDRE TURPAULT

                                 Housses de coussin 40 x 40 cm L’Île aux oiseaux. Prix public : 89 € l’unité.


ONNO


Collection de bougies d’extérieur Cape Earth Terra. Prix public à partir de 95 €





RENOVA

Serviettes en papier 3 plis 33 x 33 cm (dépliées). Prix public : 2,40 € le paquet de 20.




SABRE

Avec leurs manches frappés d’ancres marines, les couverts Saint-Malo évoquent les vacances, les beaux jours ou les tempêtes en plein été. Prix public : 210 € (24 pièces). 




GARNIER-THIEBAUT

Sur le thème du voyage, la nappe Mille Océanie atoll tissée en satin de métis 80 fils/cm². Le motif central représente une guirlande de coraux et d’algues bercée par le courant marin. Prix public : 89 € la nappe carrée 155 cm.





SIRIUS

La lanterne solaire Aston s’illumine au coucher du soleil. Dotée d’une poignée en cuir, elle arbore un design maritime inspiré des lanternes de navire. Les cellules solaires peuvent être rechargées jusqu’à 500 fois. Disponible en 3 tailles.







FERMOB

En juin prochain, l’iconique lampe Balad (H 25 cm) se déclinera en vert opaline, une teinte minérale et rafraîchissante. Design : Tristan Lohner. Edition limitée. Prix public : 79,90 €.



BONCOEURS


Plateau demi-rond Soleil (39 x 20 cm). Prix public : 39 €.





LE JACQUARD FRANÇAIS

Coussins de chaise Arrière-pays (coutures anglaises + pattes d’accroches avec pression, déhoussable et lavable). Coloris : cassis, melon, pêche. Prix public : 39 € l’unité.




BRUN DE VIAN-TIRAN


Grand plaid Marinière, disponible en 3 coloris (Tropiques, Atlantique, Méditerranée), 100 % laine Mérinos. Prix public : 297 € (180 x 260 cm) et 398 € (240 x 260 cm). 




CARAVANE

                                                               Plateau Tana. Prix public : 75 €.




LE RÉGAL

Récemment créée par la société Baudry, spécialisée dans l’usinage du bois, la marque Le Régal fabrique des pelles et des planches de présentation en bois. Un concept qui a naturellement séduit les adeptes du barbecue et du partage en extérieur, fort de sa fabrication française et du caractère naturel du matériau utilisé. 

Lancé en novembre 2021, le pack Vigneron est conçu pour les cocktails debout, permettant de garder son verre avec soi tout en dégustant des bouchées. Prix public : 75,90 €. La marque prévoit d’enrichir son catalogue cette année avec des sous-assiettes/plateaux en bois et des présentoirs à gâteaux.




SEMA DESIGN

Collection Visionnary, aux motifs mystiques inspirés par les astres et qui surfent sur le retour aux sources, le bien-être et la méditation.

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