Dossier

Omnicalité et art de la table : Un paysage commercial en pleine mutation

08 janvier 2024

L’univers des arts de la table, de la cuisson, et de la verrerie traverse actuellement une métamorphose majeure, impulsée par la stratégie incontournable de l’omnicanalité. La multiplication des canaux de vente, l’émergence de nouvelles marketplaces, la percée fulgurante de la vente sur les réseaux sociaux, l’impact palpable de l’inflation, et l’urgence de dénicher les opportunités au moment propice redéfinissent radicalement les règles du jeu.

«L’omnicanalité est l’occasion de multiplier les points de contact avec les consommateurs potentiels tout en s’enrichissant de l’expertise la plus pointue qu’offre chacun de ces canaux », définit Dominique Garréta, directrice marketing et développements de Peugeot Saveurs SNC qui joue un rôle prépondérant dans la conception, la fabrication et la distribution de moulins à poivre, à sel, à épices, à café. Des boutiques physiques traditionnelles aux plateformes en ligne sophistiquées, les consommateurs disposent aujourd’hui d’un éventail de canaux à leur disposition.

LA COORDINATION, L’ENJEU CENTRAL  

« Les outils et les points de contact se multiplient. Si, auparavant, tout se passait en boutique, aujourd’hui la plupart des acteurs assurent, a minima, une présence en ligne via les réseaux sociaux quand ils ne vendent pas directement leurs produits sur des sites de e-commerce, résume Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, la fédération du commerce spécialisé avant de poursuivre : Ces canaux multiplient les possibilités d’interactions entre les enseignes et les consommateurs. C’est à la fois génial et complexe. 

Le bon côté, c’est qu’aujourd’hui les lieux d’échanges sont partout et que la marque n’a plus l’impérative nécessité de voir le client se déplacer pour lui vendre quelque chose, mais cela sous-entend aussi que ce dernier dispose de mille et une sources d’informations différentes. L’enseigne doit s’assurer de la cohérence des offres, des messages de ventes, des campagnes marketing. Le véritable enjeu, c’est la coordination entre les points de contact qui engendre des problèmes d’ordre technique qu’il s’agisse des stocks, du partage des bases d’information et du traitement des données, etc. » 

En effet, bon nombre d’acteurs du secteur, à l’instar de Louis Ribet, country manager France de F&H Group A/S, une entreprise scandinave multimarque spécialisée dans la cuisine, la table et la décoration, rappelle que la coordination demeure encore et toujours l’enjeu central : « Nous, équipe commerciale France, travaillons main dans la main avec l’équipe digitale, le marketing et les relations presse pour assurer une cohérence dans les focus produits, les animations/activations sur notre marché. Toutefois, en l’absence d’un réseau retail propre, ce travail ne peut se faire qu’avec le relais des centaines de points de vente, chez lesquels la représentation de notre portefeuille de marques est très variée. C’est d’autant plus nécessaire que le marché de l’art de la table, et plus globalement, de la maison est assez morcelé et fonctionne de gré à gré avec un grand nombre de fabricants et de revendeurs et un recours encore faible à l’EDI. Tout repose encore sur l’humain et peu de processus sont automatisés. » 

Cette vision, Mariette Picard, responsable communication chez PeugeotSaveurs, la partage : « Chez Peugeot Saveurs, quelle que soit la plateforme, quel que soit le réseau, le discours est le même. L’objectif est véritablement d’avoir une expérience homogène sur tous les canaux. Sur notre site internet et ceux de nos clients, sur Instagram et Facebook, sur Amazon, dans le discours de nos revendeurs ou encore sur nos packagings, l’enjeu c’est l’homogénéité tout en étant adapté aux publics des différents canaux. Les campagnes marketing doivent, elles aussi, être déclinées partout. D’autant que l’utilisation d’outils comme Google Ads permettent en outre de savoir quels canaux convertissent le plus et quelles sont les thématiques qui parlent le plus à nos clients et ramènent du trafic sur nos sites. » 

Pour Faustine Couvey, chargée de communication institutionnelle au sein de la Fédération française de l’équipement du foyer (FFEF), la cohérence de l’omnicanalité représente même la pierre angulaire qui influe directement sur la qualité de l’image de marque : « Le secteur des arts de la table a un vrai besoin de renforcer son image notamment auprès de la jeune génération. Cette cohérence de communication permet aussi d’établir un lien de confiance entre la marque et les clients. »

LE RÔLE DE L’IA DANS LA TRANSFORMATION OMNICANALE

« Sur notre site internet et ceux de nos clients, sur Instagram et Facebook, sur Amazon, dans le discours de nos revendeurs ou encore sur nos packagings, l’enjeu est l’homogénéité », souligne Mariette Picard, responsable communication chez Peugeot Saveurs. 

À l’ère de l’omnicanalité où la convergence des canaux de vente est essentielle, d’autres outils semblent devenir progressivement indispensables. L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) émerge comme l’outil parfait pour façonner et dynamiser les stratégies. En se concentrant sur la génération de contenus et la compréhension des tendances, l’IA se positionne comme le catalyseur incontournable pour les acteurs du secteur des arts de la table. « On gagne du temps à produire des contenus pour les réseaux, le site internet, les campagnes publicitaires ou encore des fiches produites à l’aide d’une IA générative telle que Chat GPT plutôt qu’à faire appel à une agence de communication », estime Emmanuel Le Roch. Déjà aujourd’hui, mais encore plus demain, l’IA faciliterait la coordination entre les canaux de vente réels et virtuels. Des chatbots aux plateformes de gestion de la relation client (CRM), elle assure une expérience client fluide et cohérente. L’automatisation des processus garantit que chaque interaction contribue à un parcours d’achat harmonieux, quel que soit le canal emprunté.

Par ailleurs, l’omnicanalité exige une compréhension profonde des tendances du marché. Pour le délégué général de Procos, l’IA a cette capacité prédictive qui permet d’analyser d’énormes volumes de données pour anticiper les évolutions du comportement des consommateurs, les nouvelles tendances de produits et les mouvements de marché. Une capacité d’anticipation qui permet aux acteurs du secteur des arts de la table de rester en avance sur la courbe et d’ajuster leurs offres en conséquence. « Ces outils permettent d’appréhender les tendances et les envies et permettent ainsi au commerçant d’acheter le stock plus tardivement en fonction des besoins ou, dans d’autres cas d’us age, d’anticiper des collections d’une année sur l’autre. La puissance et la finesse de l’analyse est bien plus importante avec l’IA », déclare Emmanuel Le Roch. 

Louis Ribet concède que, de son côté, F&H voit dans l’IA un autre usage, celui de la traduction : « Lorsqu’on travaille au Danemark et que l’on vise l’international, la communication omnicanale revêt un caractère particulier. Nous nous évertuons à fournir à nos distributeurs l’information dans leur langue locale. » L’IA se révèle être le partenaire idéal pour les acteurs du secteur des arts de la table cherchant à prospérer dans l’omnicanalité. 

En intégrant la génération de contenus, l’anticipation des tendances, l’analyse comportementale, la personnalisation, la coordination des campagnes marketing et la fluidité omnicanale, elle devient l’architecte de l’expérience client du futur, propulsant le secteur vers de nouveaux sommets de succès. Si cette technologie semble bénéfique à tous les canaux, d’autres semblent plus partiales à l’instar du web3 ou de la réalité augmentée. « Ces outils permettent d’ores et déjà aux sites internet les plus avant-gardistes de présenter au client des produits d’une manière plus vraie que nature. Demain, le niveau de perception sera tel que le consommateur aura le sentiment de les avoir devant lui en magasin », explique Emmanuel Le Roch. D’autres anticipent même que la sensibilité haptique, en se développant, permettra aux consommateurs de ressentir la texture et la finesse des produits celle d’un verre ou d’un couteau transcendant ainsi la barrière entre le virtuel et le réel.


« Les consommateurs se déplacent beaucoup moins en magasins. En revanche, lorsqu’ils décident de s’y rendre, ils sont souvent prêts à acheter ! »

Emmanuel Le Roch (Procos) 

MOINS DE DÉPLACEMENTS, PLUS D’INTENTIONS D’ACHAT

L’évolution des habitudes d’achat et l’inflation façonnent un paysage commercial où les clients se déplacent moins fréquemment en boutique. Cependant, lorsqu’ils le font, c’est avec une intention claire d’achat. Ce changement dynamique témoigne d’une transformation profonde dans la relation entre les consommateurs et les points de vente physiques, impactant directement le secteur des arts de la table. « Le comportement des masses a changé et c’est encore plus tangible depuis la pandémie. Les consommateurs se déplacent beaucoup moins en magasins. 

En revanche, lorsqu’ils décident de s’y rendre, ils sont souvent prêts à acheter », observe Emmanuel Le Roch. Selon lui, cette tendance soulève des questions cruciales pour les acteurs du secteur des arts de la table à savoir : comment maximiser l’impact de ces rares visites en magasin ? « A l’occasion de cette phase finale, toute la responsabilité repose sur le commerçant dont le discours de vente doit être à la hauteur des attentes du client qui a fait l’effort de se déplacer, explique le délégué général de Procos. Et d’ajouter : Dans le cas le plus dramatique où le produit ne serait pas disponible en magasin, le vendeur doit impérativement accompagner le client dans son processus d’achat en lui proposant par exemple de lui commander pour une livraison à domicile. Dans le cas contraire, le risque qu’il ne revienne plus sera de plus en plus élevé. » 

Pour Faustine Couvey (FFEF), la mise en scène des produits d’arts de la table fait partie intégrante de la stratégie omnicanale, le besoin de projection du consommateur étant clé dans l’acte d’achat. Celle-ci contribue en outre au renforcement de l’image de la filière auprès des jeunes consommateurs. 
La plateforme Ankorstore applique une expérience B2C au B2B afin de permettre aux revendeurs indépendants physiques ou virtuels de référencer les articles les plus adaptés aux besoins en constante évolution de leurs clients : une marketplace wholesale qui permet d’une part aux marques de développer leur activité et aux détaillants de se fournir auprès d’elles.

Louis Ribet se veut rassurant : « Dans le secteur de la décoration d’intérieur, de l’art de la table et de la maison, le contact physique avec le produit contribue énormément à l’acte d’achat. La perception qu’offre Internet n’est aujourd’hui pas suffisante et la boutique conserve indéniablement un rôle majeur dans la prise de décision. Il y a, selon moi, un seuil qu’on ne franchira pas parce qu’il s’agit de produits d’inspiration, de sensitivité. Et cette logique a tendance à s’accentuer à mesure que la valeur du produit augmente. » Louis Ribet sait de quoi il parle.

S’il gère le marché français, il connaît également très bien le marché domestique danois qui se veut être le plus omnicanal de tous puisqu’il dispose d’un magasin au cœur de Copenhague qui met en lumière l’intégralité de l’offre du groupe F&H, ses marques propres et celles qu’il distribue. « Cette boutique permet aux consommateurs de découvrir en réel pour acheter en ligne et vice versa. C’est le laboratoire retail du groupe qui nous permet d’observer les comportements. D’autant que notre portefeuille de marques est élargi au Danemark », ajoute-t-il. 

Louis Ribet reconnaît néanmoins que les acteurs du secteur doivent s’évertuer à élaborer des stratégies visant à maximiser l’impact de chaque visite en boutique. Cela inclut une gestion minutieuse des stocks pour garantir la disponibilité des produits recherchés et la mise en place de dispositifs technologiques favorisant une expérience d’achat fluide et enrichissante. Pour Faustine Couvey, la mise en scène des produits fait aussi partie de la stratégie : « Le consommateur a besoin de se projeter chez lui avec des produits d’arts de la table pour arriver à l’acte d’achat. D’où l’importance d’une belle mise en scène en dressant notamment une jolie table. »

ROPO OU SHOWROOMING  

Le concept du Research Online, Purchase Offline (RoPo) – stratégie marketing qui repose sur la préférence des acteurs de la distribution pour encourager les consommateurs à effectuer des recherches en ligne tout en finalisant leurs achats en boutique physique – gagne du terrain dans le secteur des arts de la table, selon Emmanuel Le Roch. Alors que le commerce en ligne prend de l’ampleur, il soutient que privilégier le trafic en magasin présente des avantages économiques et relationnels significatifs. 

« Cette stratégie repose sur des considérations économiques, de coûts d’exploitation, et sur le pouvoir de l’achat d’impulsion en boutique. En effet, le panier moyen d’un client en magasin tend à être plus élevé. La présence physique du vendeur joue un rôle clé dans la persuasion du client, et l’effet de la vision directe des produits

« Un site e-commerce puissant (…) est un formidable laboratoire. Il permet de mesurer l’attractivité d’un produit pour le déployer dans le magasin d’un détaillant selon son offre et le profil de ses clients. »

Dominique Garréta (Peugeot Saveurs) 
peut entraîner des achats impulsifs. Cette approche favorise donc non seulement des transactions plus lucratives mais renforce également l’interaction directe entre le vendeur et le client. » Dans cette logique, si un commerçant dispose d’une présence en ligne, Emmanuel Le Roch suggère que la mise en place du click and collect représente une solution alternative judicieuse à la simple livraison. « Cette méthode combine l’efficacité de la recherche en ligne avec la commodité de la récupération en magasin, créant ainsi une expérience hybride qui répond aux besoins des consommateurs tout en maintenant le lien physique. Dans le secteur des arts de la table, où les visites peuvent être moins fréquentes en raison du taux d’équipement déjà élevé, l’enjeu va au-delà du simple volume des ventes. Le maintien du lien avec le client est crucial. Les acteurs du secteur doivent, encore plus qu’ailleurs, être capables de raconter une histoire et de donner envie. Ils doivent construire et faire vivre une communauté autour de la cuisine, du plaisir de la table etc. La stratégie RoPo offre une solution qui combine la commodité numérique avec l’expérience tactile, créant ainsi une symbiose entre le virtuel et le réel. »

Cependant, le showrooming demeure et certains le perçoivent comme une réelle menace. En opposition au RoPo, ce concept fait référence aux consommateurs qui se rendent dans un magasin physique pour voir, toucher et tester les produits en personne avant de privilégier un achat en ligne, où ils peuvent trouver des offres potentiellement plus avantageuses. « C’est la crainte numéro 1 du commerçant qui a pris de son temps pour présenter un produit, raconter son histoire à un client qui préfèrera finalement conclure la vente chez lui face à son ordinateur. Personne ne peut l’empêcher et l’inflation encourage ce type de comportement. Le prix devient un critère de décision majeur pour de plus en plus de consommateurs. Internet étant un destructurateur de prix, c’est une gangrène pour le commerce physique. » 

Pour Faustine Couvey, dans ce cas concret, le conseil demeure l’atout principal d’une boutique physique : « Aujourd’hui, le prix peut constituer un frein à l’achat. Le consommateur va prendre plus de temps à regarder, comparer avant l’acte d’achat final. Le conseil est un atout, une valeur incomparable à mettre en avant pour que l’acte d’achat se réalise en magasin. » Mais, tous ne le voient pas du même œil. Louis Ribet (F&H) définit le showrooming comme une solution intégrée, et non dans un rapport de concurrence entre une entité physique et une entité digitale. Cela devient une expérience omnicanale par excellence. 

Louis Ribet imagine, sans trop de difficultés, la massification de points de vente augmentés qui viendraient pallier deux limites : la surface foncière et les connaissances du vendeur dans un univers où l’offre est pléthorique. « Notre boutique F&H de Copenhague propose au client une expérience hybride et offre l’opportunité de profiter du conseil d’un vendeur expert sur tous les produits du portefeuille du groupe – et ce malgré une surface limitée – grâce à une interface tactile sur écran géant qui lui permet de découvrir, sélectionner et se faire livrer, n’importe quel item partout dans le monde. C’est, selon moi, un véritable avantage différenciant », fait-il valoir. La dualité entre le RoPo et le showrooming révèle les défis complexes auxquels les acteurs des arts de la table font face. Entre maintien du lien client, recherche d’économies, et pression inflationniste, l’équilibre entre le virtuel et le réel reste un art délicat, avec des décisions cruciales à prendre pour prospérer dans un paysage commercial en constante évolution.

LE SITE DU FABRICANT, LABORATOIRE POUR GUIDER LES DÉTAILLANTS

D’autres entreprises embrassent l’essence même de l’omnicanalité en se focalisant sur le monde numérique, où les consommateurs effectuent de plus en plus leurs achats. L’absence de boutiques physiques dédiées à la marque Peugeot Saveurs souligne une stratégie axée sur la pré - sence en ligne et la distribution via des partenaires. Elle témoigne d’une adaptation aux tendances actuelles du commerce électronique tout en optimisant la flexibilité opérationnelle et la portée mondiale. 

La réussite de cette approche dépendra de la qualité de l’expérience en ligne offerte aux clients et de la gestion efficace des partenariats de distribution. « Le nombre de références chez Peugeot Saveurs est stratosphérique. Aucun détaillant ne peut absorber autant de produits, il opère forcément des arbitrages. Le web donne à voir une palette extrêmement riche qui est la réalité d’expression d’une marque », analyse Dominique Garréta (Peugeot Saveurs). Une vision partagée par Emmanuel Le Roch : « Le plus gros magasin du monde propose des milliers de références. Le consommateur qui achète depuis son ordinateur aura quant à lui accès à des milliers d’offres. Donc le premier travail du commerçant, c’est de bien acheter. » 

Mais pour la directrice marketing et développements de Peugeot Saveurs, cette zone de chalandise illimitée favorise la prise de décisions stratégiques pour d’autres canaux et notamment pour les distributeurs de la marque. « Un site e-commerce puissant très visité et très dynamique est aussi un formidable laboratoire. Il permet de mesurer l’attractivité d’un produit pour le déployer dans le magasin d’un détaillant selon son offre et le profil de ses clients. Des marketplaces comme Amazon sont aussi pourvoyeuses de données très pertinentes. Elles permettent de reproduire en boutique des effets de gammes présents en ligne », estime Dominique Garréta. Pour aider les distributeurs à constituer une offre de produits en accord avec leur ADN et leur clientèle, des acteurs comme Ankorstore se sont donné pour mission de créer des matchs entre marques et détaillants.

Simon-Simone, concept store digital de marques françaises a inauguré en novembre une adresse déco de 60 m2 rue Française à Paris. « Le nouveau showroom est complémentaire à l’e-shop car certains produits nécessitent d’être essayés (…), explique Séverine Tréfouel, fondatrice de Simon-Simone. C’est aussi un lieu d’échange : découverte des artisans, explication des savoir-faire, conseils décoration. Le showroom permet également de recruter de nouveaux clients mais aussi de transformer les premiers contacts en clients online. C’est un plaisir pour nous de rencontrer nos clients, de leur parler car nous sommes passionnés et l’e-commerce est frustrant car il ne permet pas cette communication. (…) Notre mission est de distribuer et mettre en lumière nos marques qui peuvent se concentrer sur le style et la production de leurs collections. Elles sont très demandeuses de points de vente physiques pour mieux s’exprimer. Nous avons testé le multimarque aux Galeries Lafayette et au BHV et nous avons adoré l’expérience, il était donc temps d’ouvrir notre première boutique... et nous espérons en ouvrir d’autres en 2024 ! »

 Depuis 2019, Ankorstore, favorise l’omnicanalité en agissant à la fois comme apporteur d’affaires pour les marques et soutien aux détaillants, distributeurs indépendants ou concept store, réels ou virtuels, soucieux de référencer les produits les plus adaptés aux goûts évolutifs de leurs clients. « Nous fournissons à près de 300 000 commerçants et e-commerçants des outils technologiques, financiers et logistiques pour leur permettre d’acheter plus efficacement, plus simplement et plus librement. Nous répliquons une expérience B2C pour le B2C en plaçant le service au cœur de notre stratégie. Deux millions de produits sont référencés sur notre plateforme, explique Lily Cadell, country manager France Ankorstore avant de poursuivre : Depuis deux ans, à travers notre programme d’accompagnement Ankorstart, nous permettons aux nouvelles boutiques d’affiner leur assortiment. » 

En ligne ou en magasin, la clé du succès demeure dans la capacité à comprendre et à répondre aux attentes changeantes des consommateurs. Le commerce des arts de la table, désormais façonné par une multitude de choix stratégiques, continue de naviguer dans un paysage dynamique, où l’adaptabilité et l’innovation sont les maîtresmots pour prospérer. Il se redéfinit à l’aune de l’omnicanalité. La tendance des clients à se déplacer moins fréquemment en boutique souligne la nécessité pour les enseignes de repenser l’expérience en magasin. Cependant, cette évolution ne signifie pas la fin du commerce physique. Au contraire, elle met en lumière l’importance croissante de chaque visite en boutique, où l’engagement envers un acte d’achat atteint des sommets. Dans ce labyrinthe complexe des canaux et des solutions techniques, le choix émerge comme le défi central. Les acteurs du secteur des arts de la table doivent jongler avec une variété d’options, chacune promettant des avantages uniques. Toutefois, la clé du succès réside dans la capacité à faire des arbitrages éclairés. La création de valeur qu’elle soit dans la relation client, la disponibilité des équipes ou la gestion financière, dépend de la sagacité dans la sélection des canaux les plus pertinents.

« Le consommateur a besoin de se projeter chez lui avec des produits d’arts de la table pour arriver à l’acte d’achat. »

Faustine Couvey (Fédération française de l’équipement du foyer) 
Le groupe F&H dispose d’une boutique à Copenhague qui met en avant l’intégralité de son offre et permet aux consommateurs de découvrir en réel pour acheter en ligne et vice versa. Un laboratoire retail qui permet d’observer les comportements des clients.


La dispersion, avertit-on, peut entraîner des coûts significatifs, tant du point de vue humain que financier. Dans cette ère en perpétuelle évolution, la prise de décision éclairée devient l’élément différenciateur. Les enseignes qui sauront réinventer leur stratégie omnicanale, maximiser l›impact de chaque visite en magasin, et choisir judicieusement parmi les canaux disponibles, seront celles qui prospéreront. Ainsi, le succès futur des acteurs du secteur des arts de la table réside dans la capacité à naviguer avec sagesse dans ce paysage complexe et à s’adapter constamment aux évolutions du commerce de détail. 
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