Synetam : cap sur la transformation responsable

Conduite par Pierre Marcel (Tournus Équipement) et Guilhem Pinault (De Buyer Industries), respectivement réélus président et vice-président de Synetam, les participants ont acté la reconduction des 7 administrateurs en renouvellement de mandat et procédé à l’élection du nouveau conseil d’administration. Le bureau exécutif conserve sa composition, avec Bénédicte Compère (Metos) et Emmanuel Brugger (Cristel) en tant que trésoriers, et Laurent Courneil (Socamel), Alexandre Dubost (Jean Dubost), Aurélien Fouquet (Santos) et Patrick Le Feur (T.E.N) en tant que conseillers. Pierre Marcel a notamment annoncé qu’il s’agirait de son dernier mandat, en conformité avec les statuts de l’organisation.

Le rapport moral dresse un bilan 2024 mettant en évidence une activité industrielle qui s’est stabilisée par rapport à 2023, mais aussi des disparités persistantes : réfrigération,  arts de la table et  conduits de fumée en recul versus une dynamique positive pour la préparation mécanique, la distribution de repas et les ustensiles de cuisine, et des secteurs de la laverie, de la cuisson et de la préparation statique au point mort.
La consommation hors domicile reste sous contrainte, notamment dans le secteur CHR, tandis que la restauration d’entreprise et scolaire reprend des couleurs. Les jeunes générations, notamment la Gen Z, se montrent plus dépensières pour leurs repas, redonnant des couleurs au segment de l’équipement domestique.

Le syndicat qui compte 84 entreprises adhérentes, employant 7 000 personnes pour un chiffre d’affaires consolidé de 1,5 milliards d'euros, a de plus souligné son rôle d’intermédiaire entre l’industrie et les institutions, à l’heure où les enjeux de réglementation (économie circulaire, PFAS, fluides frigorigènes) se multiplient. Parmi les priorités du nouveau bureau : renforcer la veille sur les produits non conformes importés, structurer les données économiques du secteur, développer les échanges entre adhérents, et renforcer l’influence du Synetam au niveau national et européen.

Guilhem Pinault a en outre présenté un focus stratégique sur les ustensiles de cuisson. « Notre marché n’est pas en crise, il est en transformation », a-t-il commenté. Le marché mondial est estimé à 40 milliards d’euros. « Avec une croissance historique de 3% par an, et des projections qui montent à 5% entre 2022 et 2026, ce marché peut sembler très dynamique. Mais derrière ces chiffres globaux, se cachent de fortes disparités. Les marchés émergents – comme l’Indonésie, les Philippines ou la Turquie – enregistrent des croissances à deux chiffres. À l’inverse, l’Europe progresse timidement, autour de 1%. Et la France, notre cœur de marché, stagne à peine à 0,3%. Elle ne représente plus que 3 à 4,5% du marché mondial », a détaillé Guilhem Pinault. Et de souligner la transformation en profondeur du marché français. Si l’induction progresse, tout comme l’intérêt pour des matériaux tels que l’inox et la céramique, le marché reste dominé par « le Made in China [qui] domine avec 50% des parts grâce à ses prix. (…) Le segment premium, représentant jusqu’à 25% du marché, attire des
consommateurs exigeants sur la qualité et la durabilité. Le Made in France, malgré son image d’excellence, plafonne à 17% », a souligné Guilhem Pinault. Pour autant, le digital, la recherche d’authenticité, la montée en gamme et les contraintes réglementaires redessinent le paysage. « Le consommateur, lui, change : il veut des produits sains, durables, mais aussi une expérience – des kits recettes, des histoires, du sens. Il veut aussi de l’authenticité : de la transparence, de la sincérité, du savoir-faire. Ces attentes sont autant d’opportunités pour nous réinventer, nous différencier. »