La maison D.Porthault prend un nouveau départ

28 janvier 2020
Par : Agnès DELCOURT

Placée en liquidation judiciaire en juillet dernier par le tribunal de commerce de Bobigny, la société D. Porthault est reprise par les Américains Joan et Bernard Carl.

Le spécialiste du linge de maison haut de gamme a été repris en octobre dernier par Joan et Bernard Carl, propriétaires de la licence sur les territoires américain et asiatique. Un retour aux sources, puisque Bernard Carl a possédé un temps la maison française avant de la céder en 2013 à Patrick Bels. « Cette opération va permettre de mettre en oeuvre une même stratégie marketing et commerciale sur l’ensemble des territoires où la marque est déjà présente, se réjouit Salomon Soussana, désormais directeur général de D. Porthault. Par ailleurs, des projets sont d’ores et déjà programmés pour étendre notre diffusion, et à moyen terme ouvrir de nouvelles boutiques. » Outre un réseau sélectif de revendeurs, la marque est présente à travers ses deux boutiques parisienne et newyorkaise et un corner chez Harrod’s à Londres.
Ce nouvel épisode fait suite à plusieurs changements opérés ces dernières années. Dernier en date, le retrait d’Héritage Collection. Le groupe avait repris la maison, ainsi que J.L Coquet, Jaune de Chrome et Leblon Delienne. « La maison a pourtant enregistré une hausse de l’ordre de 20 % de ses ventes, qui ont atteint 6 millions d’euros en 2018, poursuit le dirigeant. 

Mais les actionnaires n’ont pas tenu leurs promesses en matière d’investissements, ce qui a freiné le développement et entraîné le lancement cet été d’un appel d’offre pour la reprise de la société.» Entre temps, le groupe s’était séparé des autres sociétés afin de se concentrer exclusivement sur le linge de maison. Bénéficiant toujours d’une forte renommée, D. Porthault a fait l’objet de plusieurs propositions de reprises, dont celle du spécialiste vosgien de la nappe, Garnier-Thiebaut. 

Au final, le tribunal a choisi le couple Carl en raison de sa volonté de conserver la majorité des salariés ainsi que les deux outils de production français, à Cambrai et Argentan. 

S’il est encore trop tôt pour établir la nouvelle feuille de route de la maison française, Salomon Soussana évoque les projets déjà engagés par son prédécesseur Frédéric Saint Romain (ex dirigeant d’Héritage collection), et qui se poursuivront, tels que le développement de la ligne enfant My Little Porthault ou encore le lancement en partenariat avec J.L Coquet, de services d’art de la table décorés aux couleurs des motifs emblématiques de la maison. 

A l’occasion de son centenaire qu’il célèbre cette année, D. Porthault prépare aussi des modèles vintage inédits, aux côtés des nouvelles collections de linge de lit et de table. 

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