Dossier

Immuables bocaux Le Parfait

01 septembre 2020
Par : Sophie KOMAROFF

Elle a 90 ans et le temps ne semble pas avoir de prise sur elle. La marque Le Parfait est toujours sur les étagères et dans les cuisines des foyers. 30 millions d’unités sortent chaque année de son site de production auvergnat.

Ancrée dans la culture culinaire domestique française, la marque Le Parfait célèbre cette année ses 90 ans, avec comme figure de proue l’iconique bocal aux courbes bombées, inchangé depuis sa création à Reims dans les années 1930. La clé de cette longévité : une conception irréprochable dès son lancement. 

Le design n’a en effet pas évolué depuis, de même que le catalogue de la marque qui compte une trentaine de références, pratiquement inchangé depuis plusieurs décennies. « Dans le contexte de l’entre-deux-guerres, la congélation n’existait pas et le marché était en demande de solutions permettant la conservation sûre et saine des denrées autres que la salaison ou le séchage, rappelle Jérôme Kieffer, directeur marketing et commercial de Le Parfait, aujourd’hui détenue par le groupe américain Owens Illinois spécialisé dans l’emballage verrier. Les bocaux et les terrines Le Parfait Super ont été créés pour conserver les denrées offertes par la nature. » Les ingénieurs de l’époque mettent au point un objet dont la forme et l’épaisseur permettent le processus d’appertisation et c’est notamment leur travail sur la finition du verre à l’endroit où se pose le joint en caoutchouc qui fonde le succès du produit. 

L’allié antigaspillage et du DIY 

Durant les Trente Glorieuses, la pratique de la conserve connaît une perte de vitesse en raison de l’arrivée du congélateur et des contenants en plastique dans les foyers. « Or, la congélation nécessite une consommation d’énergie constante jusqu’à la consommation des denrées, contrairement à la stérilisation, souligne Jérôme Kieffer, et les années 1990 signent le retour en grâce de la conserve en bocal et de Le Parfait, soutenus par une tendance au retour vers l’authentique, les traditions... » 

De fil en aiguille, les tendances de consommation émergentes bénéficient à la marque : la conserve “maison” permet de maîtriser son alimentation, ne requiert ni conservateur ni produit chimique. Quant au bocal, il se révèle l’allié antigaspillage, du “do it yourself” (DIY), du rangement et de la conservation des achats en vrac, du gain de temps, du respect de la saisonnalité des produits, de l’alimentation pour bébé, ainsi que du repas nomade. Basée à Puy-Guillaume (Auvergne) et adhérente à l’Unitam (Union des industries d’articles pour la table, le ménage et activités connexes) depuis cette année, l’entreprise produit annuellement 30 millions de bocaux (utilisant 40 % de verre recyclé) et a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 40 millions d’euros en 2019.

 La France est naturellement le premier marché de la marque (60 % pour le domestique, 40 % pour le BtoB et l’industrie), où elle est distribuée en grandes et moyennes surfaces, dans les grandes surfaces de bricolages, les quincailleries et, dans une moindre mesure, les magasins spécialisés. Et si Le Parfait était déjà présent dans les cuisines des chefs pour conserver les aliments, il a séduit la plupart des restaurateurs, contraints d’adapter leur offre et de développer la vente à emporter au premier semestre 2020 en raison de la crise sanitaire, proposant leurs plats en bocal. 

Pour ses 90 ans, Le Parfait met en avant via un leaflet dans ses bocaux plusieurs personnalités engagées en faveur de l’agriculture saine, de l’éducation, la solidarité et du social, etc., et utilisateurs de la marque : Claire & Adrien Poirrier (L’Amante verte), Nadia Sammut (Auberge de la Fenière), Vanessa Krycève (Le Recho), Camille Labro (L’École comestible), Pierre Coulon (La Laiterie de Paris), Clémence et Boris Skierkowski (Terre en partage), Johanna Le Mau (Ô Bocal), Stéphanie Dartigue (Bocal local), Anne-Claire Héraud (photographe culinaire engagée) 

A l’export, ses 3 principaux marchés en volume sont les États-Unis (où la progression et les ventes online de la marque ont significativement progressé durant la crise sanitaire), le Japon et la Belgique. Le Parfait est également présent en Australie, en Grande-Bretagne et en Corée du sud. L’entreprise travaille actuellement à plusieurs axes de développement, à commencer par affranchir davantage le produit de la saisonnalité et des variations de récolte, et implanter son offre dans des pays dont les usages culinaires sont en phase avec celle-ci (l’Italie, par exemple). 

Une stratégie qui implique de d’imaginer et de promouvoir différentes utilisations des bocaux : fermentation, préparation directement dans le bocal sans stériliser, conservation des aliments secs ou humides (dans ce but, la marque développe un nouveau couvercle hermétique pour la gamme Le Parfait à Vis), conservation dans l’huile ou du vrac, etc. Le cadeau DIY est aussi un axe de développement pour la marque qui propose sur son site internet une multitude de recettes et de conseils d’utilisation. 

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