« Ouvrir ou nous faire mourir, il faut choisir »

19 novembre 2020

Tel est le titre de la lettre ouverte du 17 novembre 2020 au Président de la République rédigée par le Conseil du commerce de France et ses fédérations. Il y lancent un appel pour une réouverture totale des commerces le 27 novembre. Celle-ci est « vitale », estiment également L’Alliance du commerce et Procos.

« Si on ne rouvre pas fin novembre, nous allons vers un scénario catastrophe. » Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, n'a pas mâché pas ses mots lors de la conférence de presse qu'il a animée avec Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce, avec les interventions de Philippe Georges, PDG du groupe Beauty Success, et de Jacky Rihouet, président d’Intersport France et Belgique.

Il souligne que dans le cas contraire, 100 000 à 120 000 emplois seraient touchés et 70 000 magasins concernés par un risque de fermeture. « Il est impératif de rouvrir le 27 novembre prochain » pour les 50 000 magasins non alimentaires fermés et leurs 290 000 collaborateurs placés en dispositif de chômage partiel. En termes de chiffres d’affaires, les commerces d’équipement de la maison ont réalisé 21 % de leur chiffre d'affaires sur la période du 1 au 15 novembre 2020 versus 2019, 18 % pour les commerces de cadeaux, 54 % pour les commerces alimentaires spécialisés. Si le le web a permis de sauver 4 points pour les enseignes spécialisées, il ne compensera cependant pas les pertes sur les enseignes, font valoir l’Alliance du commerce et Procos (fédération pour la promotion du commerce spécialisé).
Pour Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, « le week end du 27 novembre est le deuxième week end le plus important de l’année : être ouvert permettrait de réaliser 18 % de CA en plus ». En outre, un telle mesure aurait l’avantage selon lui sur le plan sanitaire, de répartir les flux sur un week end supplémentaire au lieu de concentrer les consommateurs sur un nombre de week end limité. « Nos entreprises ont fait leur preuve sur la problématique sanitaire », martèle-t-il, en formulant le voeu qu’il soit permis aux commerces d’ouvrir tous les dimanches de décembre et janvier et d’étendre leurs horaires.

Épaulé par ses fédérations, le Conseil du Commerce de France (CDCF) a lui aussi tiré la sonnette d’alarme cette semaine, avec le lancement d’une campagne destinées à « faire réagir les pouvoirs publics ».

Les commerçants des secteurs du jouet, de la bijouterie, de la chaussure, de la coiffure, de la parfumerie et de l’habillement signent une série d’affiches dans ce sens. Le CDCF et ses fédérations ont également adressé une lettre ouverte au Président de la République lui demandant une réouverture totale le 27 novembre, ainsi que la suppression du principe d’une clause de revoyure. Partageant l’idée avec le Procos et l’Alliance du commerce, que cela permettrait une meilleurs répartition des flux à l’approche des fêtes de fin d’année, le CDCF avance que cela permettrait aux magasins de participer au Black Friday.


« Le CdCF souligne la nécessité d’agir vite, très vite : “ouvrir ou nous faire mourir, il faut choisir” n’est pas qu’un slogan mais c’est une réalité, comme le soulignent aujourd’hui les chiffres disponibles quant à l’état de situation des commerçants actuellement fermés. »

Les chiffres prévisionnels du deuxième confinement pour le commerce actuellement fermé (secteurs fermés au public uniquement) font état pour novembre d’une perte de chiffre d’affaire (HT) en novembre (en considérant que 10% du chiffre d’affaires de novembre sont réalisés en ligne) de 8,9 milliards d’euros, et d’une perte de TVA de 1,8 milliard d’euros. L’estimation en besoin de trésorerie atteint 5,8 milliard d’euros (source : Insee ; base Esane 2018 et INSEE FOCUS n °170 - https://www.insee.fr/fr/statistiques/4253935, DARES, traitement CdCF).

 



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