Léon Panckoucke : les effluves du voyage

08 août 2019
Par : Sophie KOMAROFF

Cette marque confidentielle de bougies et diffuseurs se distingue par sa signature olfactive, le houblon, et une histoire familiale enracinée dans le bassin minier du Nord.

La marque Léon Panckoucke repose avant tout sur une histoire familiale fondée sur le proverbe selon lequel « on ne voyage pas pour changer de lieux mais pour changer d’idées » et sur une signature olfactive particulière, le houblon. A l’origine du projet, une trouvaille : au cours d’un déménagement d’un de leurs cousins, Samuel Brongniart et Raphael Soulié découvrent en 2013 les carnets de notes de Léon Panckoucke, grand-père du premier. Ceux-ci contiennent notamment les récits de voyage de leur ancêtre, qui avait fondé en 1947 à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) une entreprise spécialisée dans la bière et les boissons avec un système de livraison pour les cafés. Léon Panckoucke, avec une âme d’aventurier, avait effectué de multiples expéditions pour découvrir d’autres parfums et savoir-faire. Ses cahiers sont un compte-rendu minutieux de ses périples olfactifs, décrivant les effluves du quotidien, qui caractérisent une chambre, un marché, une église, un sentier, etc. Durant ses voyages, Léon Panckoucke portait toujours sur lui un petit sac de houblon séché qu’il utilisait pour s’assoupir. 

A la découverte de ces textes, Samuel Brongniart et Raphael Soulié envisagent dans un premier temps la création d’une bière et l’ouverture d’une cave à bières haut de gamme à Lille, en plein essor des microbrasseries et bières de niches. Ils se forment auprès de la zythologue Élisabeth Pierre. Intrigués par la fascination de leur ancêtre pour le houblon (Humulus lupulus) et désireux de développer des produits annexes autour de la bière, ils visitent des plantations dans les Flandres et y découvrent les propriétés apaisantes de cette plante. Ils se lancent alors un défi, avec l’école des métiers du parfum de Versailles : travailler une matière, le houblon, dont la destination première n’est précisément pas le parfum : trois années de travail sont nécessaires à la stabilisation de la molécule, qui se révèle volatile ou lourde selon la température et la matière avec laquelle elle est travaillée. « Nous avons alors estimé que le houblon avait sa place sur le créneau du parfum de niche, en jouant sur sa singularité », indique Raphael Soulié. Pour l’heure, la jeune entreprise a développé plusieurs compositions (Nil1951, Mallorca1956, Versailles1957, Plougastel1958, Boeschèpe1959, Aix1960, Québec1962, Vatican1964), imaginées comme un partage des voyages de Léon Panckoucke à travers les parfums des bougies, des diffuseurs et des pierres parfumées. Outre des concept stores, la marque est notamment distribuée dans les points de vente AMPM. 

« Nous ne sommes pas dans le côté décoration, mais privilégions l’essentiel – le parfum – sans l’encombrer de fioritures», souligne Raphael Soulié. «Pour cela, le contenant et le packaging sont les mêmes pour les différentes déclinaisons. Nous préférons nous concentrer sur l’éducation à nos produits, pour faire comprendre leurs bénéfices. Nous avons par exemple parmi nos clients une psychanalyste d’Amsterdam qui fait brûler nos bougies en consultation pour relaxer ses patients. » Les cônes du houblon renferment en effet une huile aux propriétés sédatives et hypnotiques, réputées améliorer les états anxieux et réguler l’humeur des personnes mélancoliques. Le houblon apporte aussi des notes herbeuses et inédites aux bougies, qui comportent entre 12 et 15 % de parfum. A noter que la marque collabore également avec des organismes publics tels que le Louvre-Lens, pour lequel elle a imaginé un parfum autour du bassin minier, qui a été choisi par l’hôtel 4 étoiles, qui fait face au musée pour accueillir ses visiteurs dans ses espaces communs. Et en projet pour 2020 : le lancement de produits pour le corps et la peau.

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100 % MADE IN FRANCE 

> Le verre du contenant est pressé dans le Nord. 

> Le laquage et la sérigraphie sont réalisés dans le sud de la France. 

> La cire est confectionnée et réglée par un cirier de Grasse. 

> La mèche en coton est également française. 

> Les parfums sont élaborés à Lambersart, accordés et mélangés à Grasse avec l’huile essentielle de houblon. 

> Le coffret est fabriqué par une famille de cartonniers des Flandres.

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